Les stratégies d'écoute en langue étrangère et la régulation numérique.

Les stratégies d’écoute en langue étrangère et la régulation numérique.

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Vous avez peut-être déjà lu cet article d’ALSIC : « Des baladeurs MP3 en classe d’allemand – L’effet de l’autorégulation matérielle de l’écoute sur la compréhension auditive en langue seconde », de Stéphanie Roussel (2008) (disponible ici).
Dans sa thèse, elle s’est intéressée à rendre compte des stratégies cognitives d’écoute autorégulée. Les données sont analysées d’un point de vue linguistique et psycholinguistique. Elle a pu dégager quatre grands types d’écoute. Les auditeurs plus compétents ont une approche plus globale de la tache d’écoute et les moins compétents s’arrêtent plus souvent et ont plus de difficultés à comprendre le message. Son étude montre que la possibilité d’exercer un contrôle sur l’input sonore améliore en règle générale la performance en compréhension. Cette performance dépend elle-même de la stratégie d’écoute utilisée et du niveau initial des auditeurs.
Voici ce qu’en dit André Tricot dans un entretien dans la revue Ecole Numérique : « Dans sa thèse, Stéphanie Roussel a étudié l’utilisation de lecteurs MP3 en classe de langues. Elle a analysé de façon très détaillée (seconde par seconde) le comportement d’écoute de plusieurs dizaines d’élèves. Elle montre que les bénéfices généraux liés à l’utilisation du lecteur MP3 comme support pour l’écoute concernent surtout les élèves « moyens », alors que les élèves en difficulté en langues tirent un bénéfice assez modeste de ces outils (comparativement avec une écoute imposée par le professeur). L’utilisation de lecteurs MP3 entraîne une activité de régulation de l’écoute (activité absente de l’écoute imposée), qui peut se révéler coûteuse pour certains élèves en difficulté. »
Il ajoute : « …même si les enfants et les adolescents apprennent à utiliser certaines technologies numériques hors de l’école, cela ne change rien au fait que les tâches et les apprentissages scolaires sont par définition exigeants cognitivement. Le transfert ne se fait pas aisément, car si l’on apprend à utiliser une technologie numérique, on n’apprend pas pour autant à réaliser une tâche scolaire. La proximité entre les pratiques culturelles en dehors et au sein de l’école serait un des facteurs majeurs de l’efficacité des systèmes éducatifs. Il me semble donc que les passages entre apprentissages sociaux et apprentissages scolaires sont à construire. C’est sans doute un des défis majeurs pour les années à venir.«